mardi 29 décembre 2015

Petite chronique égyptienne 2015

Petite chronique égyptienne 2015



(écrit le 5 décembre 2015)

Déjà j’en suis à la moitié de mon séjour 2015 à Samalout et je n’ai pas vu le temps passer. Après quelques jours avec Bernard, l’autre volontaire, qui m’a transmis tout le travail qu’il a effectué, je me retrouve seule et il y a beaucoup à faire. C’est assez fatigant et, à ma grande surprise, je dois souvent faire une sieste vers 16h30 pour pouvoir continuer le travail de préparation le soir.
Il y a 36 cours de français par semaine dont la moitié dure 40 minutes et l’autre 1h 20. Comme ils se superposent parfois, j’ai renoncé aux classes chahuteuses des 13-15 ans et je me concentre sur les classes primaires pour les entraîner à bien prononcer les u, e, é, è et à ne pas dire i pour e et é pour a comme en anglais et sur la formation des professeurs. Le prof qui bénéficie depuis 3 ans de l’aide des bénévoles a fait de grands progrès en conversation et en compréhension. L’autre prof de l’an dernier est partie et va aller vivre à Dubaï après son mariage en avril. Comme il y a de nouvelles classes ouvertes, deux jeunes ont été engagés. Ils sortent tout juste de l’université où ils ont appris la grammaire et la pédagogie, à base de cris, d’oreilles pincées et d’envois au coin, bras levés, pour obtenir un minimum de discipline.
Ils ont tout à apprendre pour comprendre et parler. « T’as compris ? » : la réponse est toujours « d’accord » mais même ces 3 syllabes, il a fallu les leur décrypter ! « J’aurais pu dormir », ce n’est pas facile à décortiquer et pourtant ils enseignent bien le verbe « pouvoir » au présent. Mais ils progressent car ils sont pleins de bonne volonté et restent après la sortie de l’école (à 14h) jusqu’à 16h pour que je leur fasse répéter des phrases que souvent ils ne comprennent pas, expliquer et faire de la conversation.
C’est méritoire de leur part car l’un d’eux a une heure de trajet pour rentrer chez lui et n’a rien mangé depuis la veille au soir tandis que l’autre doit payer son retour en tuc-tuc (taxi à trois roues) car elle manque ainsi le bus scolaire gratuit. 
Bernard seul et lui et moi, cette année et l’an dernier, avons enregistré des heures de lectures à écouter et répéter. Il a donné à l’équipe un lecteur de CD et de clé-USB tandis que tout notre travail oral et écrit est enregistré sur les clés des trois professeurs. Bernard a apporté des dictionnaires et un superbe livre de phonétique avec CD mais ils n’en sont pas là. J’explique les dessins des mouvements de la bouche et une de mes cousines m’a passé une méthode que j’utilise.
Les 6-8 ans prononcent très bien mais, comme ils répondent collectivement, seulement quelques-uns reconnaissent vraiment la lettre correspondant bien au son. Comme vous voyez, j’ai de quoi faire jusqu’à Noël sans compter des classeurs individuels à préparer pour chaque prof avec des montages, répertoires, photocopies. Heureusement, Bernard a déjà fait une bonne partie du travail.
Maintenant, l’école a tous les éléments pour que les profs s’entraînent et Bernard a enregistré oralement les livres d’apprentissage de tous les niveaux (un travail énorme) et la directrice envisage d’en graver un CD pour les élèves. Nous utilisons la bonne vieille méthode Boscher pour débuter.
Coté distraction, un soir, il y a eu trois mariages. Le premier, plutôt modeste, à la cathédrale, avec certains invités en djellaba et turban puis la fête ailleurs, fut suivi de celui de la fille (pharmacienne) de la directrice de l’école. La foule était beaucoup plus chic avec chaussures et robes ornées de strass et de broderies scintillantes moulant les corps rebondis de la plupart des femmes et complets brillants et deux ou trois belles djellabas pour les hommes avec peu de musulmans. J’ai bavardé avec une jeune femme entourée de ses cinq enfants dont on ne voyait que les yeux et les mains ornées de bracelets.
Les invités ont défilé pour féliciter les mariés et leurs parents avant de partir  pour la fête à El Minia, le chef-lieu de la région à une vingtaine de kilomètres de Samalout.
La cérémonie assez courte et sans messe se déroule dans l’église fort décorée. Les bancs sont parés de fleurs artificielles tandis que les écrans, qui diffusent habituellement les paroles de chants religieux, projettent une vidéo montrant les jeunes mariés dansant et s’amusant avec leurs amis loin d’un contexte sacré.
Les 4 palmiers plantés entre l’église et l’école brillent de guirlandes allumées et, dessous, des projecteurs éclairent une crèche grandeur nature avec déjà les rois mages et le petit Jésus, un cheval et un troupeau de moutons. A quelques mètres de là, devant le palais de l’évêque, il y a la crucifixion de même style sulpicien avec tous les personnages et quelques gardes romains au milieu de la pelouse.
Pour sa fille, la directrice avait déjà organisé autour de la piscine, lieu de rencontre apprécié, une fête et d’immenses banderoles à décor de cœur géant avec photo du jeune couple ornaient les grilles à mon arrivée ici.
Pendant ce temps un troisième mariage, célébré dans une autre église, avait sa fête au « club » autour de la piscine où les tables et chaises en plastique avaient été recouvertes de housses en tissu brillant et de gros nœuds. Comme d’habitude, les fleurs dessinées en guirlande et le décor courant le long des balcons étaient allumés comme pour Noël.
Il y a aussi eu des ordinations de prêtres coptes avec un repas très apprécié de la foule mais j’étais en cours et n’ai rien vu sauf l’attroupement au buffet et tout bien rangé une heure plus tard. Seules traces visibles, quelques assiettes flottaient encore dans la piscine bleue. Pour ces occasions, les cuisiniers se surpassent et présentent le buffet coiffés d’une haute toque de cuisinier en non-tissé et d’une veste blanche qui en imposent.
L’an dernier, Bernard et moi étions intrigués par la démolition d’une agréable terrasse avec des moyens si rudimentaires que nous n’en avions pas vu la fin. Le résultat est une réussite qui a dégagé la vue entre le « club » autour du bassin et la cathédrale, élargissant ainsi l’espace. La terrasse transplantée devant l’école est mieux placée et le panorama quand je sors de ma chambre (la même que l’an dernier) en bénéficie.
La pelouse, faite de carrés d’herbe importés, les nombreux bacs de plantes souvent épineuses, les pots de maigres bougainvillées et d’arbustes, quelques petits arbres aux troncs travaillés en tresse rendent le décor agréable et sont arrosés avec soin. On est en train d’installer une pompe à eau au milieu de la pelouse. Après chaque récréation et chaque fête, où les repas sont servis dans de la vaisselle jetable, les assiettes en plastique, gobelets, couverts et emballages de biscuits jonchent le sol et flottent ou disparaissent dans la piscine.
Une armée de femmes de ménage en tenue verte s’active pour ramasser tout cela et ranger très rapidement. Elles passent leur temps à laver les sols et les escaliers, qui sont  en marbre ou en carrelage, à grande eau et j’ai toujours peur de glisser en me déplaçant d’un cours à l’autre. Les enfants se ramassent vite mais, l’autre jour, un brave ouvrier n’arrivait pas à se relever ! Je suis étonnée de n’avoir encore vu aucun enfant tomber dans la piscine autour de laquelle ils courent sans aucune protection. J’y assiste au cours de natation de quelques jeunes filles moulées dans leur maillot gris allant de la capuche aux chevilles, si elles ne choisissent pas de rester en collant et pull. Le corps est bien couvert mais les formes de ces naïades sont très suggestives !
Ce week-end, il y a un rassemblement de chefs scouts, certains chauves et grisonnants. Ils chantent tard dans la nuit et font des jeux et suivent une formation. Plusieurs sont des jeunes femmes dont quelques-unes musulmanes avec un foulard rouge ou blanc sur la tête. Il semble que ce mouvement soit encore bien vivant en Egypte. Les scouts ont installé leurs tentes sur le court de tennis qu’ils ont enfin balayé de tous les détritus et du mobilier cassé qui y traînaient depuis l’an dernier. Ils ont mis de confortables matelas pris dans le dortoir où dorment les guides, Les chemises des scouts sont toujours impeccables et couvertes d’insignes.
Les scouts de l’école viennent parfois avec cet uniforme plutôt que celui de l’école qui, du reste, varie selon les classes et doit représenter un budget important. Il y a chemise, pantalon, blouson, gilet, tenue de sport,…et la couleur varie selon les classes et les âges. Les jeunes musulmanes ont la tête voilée dès l’arrivée de leurs règles : tout le monde est ainsi informé !
Le court de tennis n’est jamais utilisé et c’est mon lieu de promenade, excellent observatoire de la grand-rue avec son revêtement en terre battue, ses détritus, ses voitures à âne et ses tuc-tucs, sa boutique Adidas poussiéreuse et son marchand de fruits sans oublier quelques camions brinquebalants et klaxonnant.  De là, je vois une forêt de paraboles sur des immeubles parfois tout neufs ou souvent délabrés avec des balcons en béton où sèche le linge, beaucoup de bâtiments en construction de briques qui n’ont pas bougé depuis l’an dernier (faute de crédits ?), le  stade remis à neuf avec son sol émeraude et douze minarets de mosquées, dont deux en construction, qui s’ornent de tubes fluorescents verts le soir quand la nuit tombe vers 17h.
Coté bruit, les appels des muezzins dès 3h30 scandent les heures (9h30, midi, 14h40, 17h, 18h40, etc…) avec de légers décalages créant pas mal de cacophonie. La nouvelle cloche du campanile de la cathédrale ne fait pas le poids en appelant seulement à la messe vendredi et dimanche. La nuit, les chiens gardiens d’immeubles inachevés ou errants font des concours d’aboiements tandis que les nombreux chats en liberté se battent en miaulant.
Il y a aussi les sifflements du train à toute heure car le chemin de fer nord-sud le long du Nil n’est pas loin. Et chaque soir, l’un ou l’autre tire quelques feux d’artifice que je ne vois pas forcément mais qui résonnent fortement entre les bâtiments, me faisant sursauter au premier coup. Dans la journée, la scie circulaire et le marteau dans l’atelier de menuiserie situé dessous ma chambre sont très actifs. Une équipe y termine de fabriquer tous les bancs de la cathédrale d’en haut pas encore aménagée : tout se passe dans la belle crypte avec son baptistère en marbre sculpté et des scènes en mosaïque.
Chaque banc est décoré de croix et c’est du beau travail, tout comme toutes les portes en marqueterie et leurs entourages en bois sculpté qui sortent aussi de l’atelier. Le vernissage du bois se fait en plein air et l’odeur remonte à ma fenêtre. L’équipe travaille 7 jours sur 7.
Le bruit de la musique lors des fêtes, les cris aux récréations et les ânonnements hurlés collectivement des petits en classe font de l’animation et j’ai du mal à entendre les petits oiseaux perchés sur le dessin en fer forgé haut de trois étages du Bon Pasteur qui veille sur ma chambre et où ils ont fait leurs nids.
Cette jolie sculpture orne une façade du palais épiscopal.
Hier, j’ai voulu mettre le nez dehors par un des sept portails du complexe club-école-cathédrale qui était entrouvert mais je n’avais pas fait deux mètres qu’on m’a demandé de rentrer (par sécurité). Je ne peux donc pas aller à l’église catholique des Franciscains. Tony, un gardien qui ne parle qu’arabe, m’a proposé de m’emmener à El Minia mais j’ai reçu un veto de la directrice. Il m’a offert des chewing-gums à l’encens en forme de cœur ! Un goût bizarre ! Bernard, lui, a été autorisé à sortir et s’est baladé seul dans la rue mais ni longtemps ni loin.
Hier j’aurais pu dormir si on m’avait prévenue que c’était la journée du sport. Mais les jeunes profs n’auraient pas su me le dire et le prof confirmé n’était pas là. La nuit précédente, son premier enfant était né et il a pris un seul jour de congé. J’ai souvent rencontré Irène, sa souriante épouse, et Bernard est allé chez eux. Installés au 1er étage de la maison des parents, ils ont le confort moderne. L’étage au-dessus est en construction pour le frère cadet du prof. C’est ainsi que beaucoup de terrasses sont en attente d’un niveau supplémentaire, lançant vers le ciel leurs tiges de fer pour futur bétonnage.
La journée du sport, ce sont un trampoline et des grosses structures gonflables pour les plus petits et des compétitions et matchs sportifs pour les autres. Une série de coupes dorées ornée de l’effigie d’un prêtre connu est remise aux vainqueurs qui partent leur trophée sous le bras.
De nombreux parents viennent admirer les exploits de leur progéniture et pas mal de femmes sont voilées, parfois ne montrant que les yeux. C’est l’occasion pour la petite boutique de l’école qui vend des pacotilles, articles scolaires, jouets, équipement sportif et biscuits de faire ses affaires. Poupées pour les filles et armes sophistiquées sont le choix des bambins avec masque de père Noël et ballons à oreilles de lapin qu’un employé gonfle à l’hélium.
J’ai voulu acheter de la colle mais tous les tubes étaient défectueux ou sans capuchon. Les feutres pour tableau blanc utilisés à l’école sont rechargeables avec l’encre adaptée. Aujourd’hui j’ai confisqué un feutre indélébile avec lequel un enfant dessinait tranquillement sur sa table. Il le récupérera quand il aura effacé ses gribouillis, je ne sais avec quoi. A la suite de notre remarque sur l’usage des mouchoirs en papier fournis par les élèves, seul moyen d’effacer l’an dernier, tous les tableaux ont été équipés d’une éponge au bout d’un élastique mais plusieurs ont déjà disparu.
Bernard et moi avions aussi pensé préférable que les profs de français ne soient pas isolés des autres comme ils l’étaient l’an dernier, ne se parlant guère. Maintenant ils sont avec les profs d’arabe des petites classes, des jeunes femmes souvent voilées qui s’interpellent à voix haute et ça « caquète » beaucoup, ce qui n’est guère favorable au travail personnel et à l’écoute de textes à répéter. La sonnerie de leur téléphone est …l’appel du muezzin !
Comme le prof ancien, je regrette personnellement le calme de l’isolement mais l’ancien bureau des profs de français est devenu classe de religion musulmane, ce qui est sans doute stratégiquement mieux pour cette école copte.
Coté boutique, un petit bazar donne à la fois sur le complexe et sur la rue. Je peux y trouver de la nourriture (biscuits, riz, thé, etc…), de la vaisselle, des ustensiles de cuisine, de articles de ménage, du papier toilette et des serviettes éponge et Bernard y a acheté des porte-manteaux et une bouilloire.
Chaque jour, les cuisiniers préparent des sandwiches, des rations de plats cuisinés, des patates douces et des bols de fruits (oranges et grenades) qui sont vendus aux enfants pendant les récréations, l’une vers 10h30 après 4 cours, l’autre à midi 45 après les 3 suivants et avant les deux derniers. Ils nous préparent aussi un repas. Je mange seule dans la grande salle à manger (à l’occasion salle de projection) entre une icône géante de la Cène et une nature morte de fruits, face à la baie vitrée donnant sur la piscine et à travers laquelle les enfants en récréation me regardent comme une bête curieuse tandis que j’observe l’animation de ce temps de courte détente.
Le déjeuner n’est pas varié : riz au vermicelle et boudin de viande hachée ou poulet (très) grillé, rondelles nature de tomate et de concombre, orange pré-coupée en quartiers plus pain et eau en bouteille. Ayant demandé moins de riz, j’ai maintenant parfois droit à une sorte de moussaka de pâtes et à une soupe de tomate où baignent des légumes. J’apprécie de varier un peu, d’autant plus qu’ils savent préparer des aubergines sautées, des frites, des beignets de légumes et autres bonnes choses pour les buffets. De ma chambre, j’ai aussi le bruit intense des ustensiles de cuisine !
Le soir elle est fermée. Comme l’an dernier, j’ai apporté un thermoplongeur, ancêtre de la bouilloire électrique très efficace et peu encombrant. Le matin je mange un yaourt et je me fais du thé et le soir, je me prépare une soupe déshydratée apportée de Paris et je déguste  un pain au lait fourré de crème de gruyère. Pour varier l’ordinaire, j’ai apporté des rillettes de saumon de France et on m’a donné un stock de très grandes galettes, genre fines crêpes séchées que j’aime bien.
Pour la St-Michel (en novembre ici), Bernard et moi sommes retournés comme l’an dernier au village de la directrice, accueillis par sa mère, qui cuisine ces galettes et nous en a offert un énorme sac, et la famille de son frère, le maire du village. Contrairement à l’an dernier, nous sommes allés tardivement au sanctuaire mettre une bougie et toucher la peinture murale du saint terrassant le dragon et la foule s’était déjà éparpillée dans les ruelles avoisinantes. Dans leur maison familiale où un des fils est mort à 26 ans, sa chambre a les murs couverts de suintements d’huile inexpliqués : un miracle copte.
Aujourd’hui vendredi (dimanche pour l’Egypte), je suis allée à la cathédrale où l’office dure 2 heures ½ mais j’arrive à mi-course, assez tôt pour voir la communion distribuée aux hommes d’un coté, aux femmes de l’autre, tous déchaussés et chaussures en bataille sous les bancs. Les enfants, endimanchés et dispensés de cette formalité, courent en tous sens avec un paquet ouvert de chips à la main. Après la distribution de pain béni (rompu en morceaux dans une très grande corbeille à couvercle) à tous, nous subissons l’abondante aspersion d’eau bénite  que l’on reçoit les paumes ouvertes vers l’officiant qui passe dans les allées. Souvent une femme réclame le reste du pichet pour le boire ou le faire boire à son enfant.
Ensuite, on pend autour du cou des enfants de la crèche l’image d’un saint homme copte ou d’un évêque attachée par un ruban  et  des jeunes femmes leur racontent des histoires saintes ou merveilleuses, je ne sais, ou font des farandoles en guise d’initiation religieuse. C’est ainsi que j’ai découvert un nouvel espace dans ce complexe bordé par de hauts murs où je vis : un jardin fermé et bien fleuri derrière l’école avec des tables et des sièges découpés dans des rondins de bois et des troncs d’arbre bruts qui donnent un aspect sauvage à cet espace reposant accessible par le jardin d’enfants, lui aussi bien décoré et pourvu de jeux, balançoires et toboggans.
A force d’aller dans tous les recoins du territoire limité auquel j’ai accès, j’ai aussi découvert derrière la cathédrale une allée de bancs de pierre qui sont en alvéoles et semblent très appréciés des adolescentes qui s’y retrouvent ou viennent y étudier au calme.. Je n’ai pas encore fini de découvrir !
Si vous avez lu cette chronique jusqu’au bout, bravo. Si elle vous a intéressée, j’en suis contente. Merci pour votre attention. Je ne sais pas si j’aurai le temps d’écrire à nouveau avant mon départ car le travail m’accapare beaucoup. Vous verrez bien.



Suite et fin (écrit le 19 décembre)


Les neuf cours quotidiens qui s’enchaînent sont juste interrompus par deux courtes récréations d’un quart d’heure où les enfants se précipitent, quelques pièces de monnaie à la main, acheter des chips ou des bols plastique de plats cuisinés (pâtes, riz, hotdogs,…). A force de manger des sucreries et des biscuits salés, un certain nombre d’enfants sont en grand surpoids : il y en a plusieurs dans chaque classe !
Ils laissent le sol jonché de sachets vides et vaisselle sale même si les nombreuses poubelles installées partout sont vite remplies. Malgré tout, c’est bien plus propre que la rue grâce à une armée de plus de trente balayeurs et balayeuses. J’habite dans un espace de beauté et de propreté au milieu de cette ville et de ce pays.
J’ai mis à part mes bouteilles en plastique car certains les récupèrent pour gagner quelques sous. L’Egypte en est aux balbutiements du recyclage et, seules, les personnes cultivées m’assurent que cela existe. Ceux à qui j’en parle ont du mal à croire qu’on peut fabriquer une polaire avec quelques bouteilles recyclées ! On distribue généreusement les sacs en plastique, les canettes et autres emballages. Les conteneurs dans la rue débordent. Les vide-t-on jamais ou en brûle-t-on le contenu ? J’en doute. Et les chaussées sont pleines de détritus variés.
Entre les cours où je saute d’un niveau à un autre et d’un professeur à l’autre, la formation des profs et le travail de mise en forme de dossiers et d’outils pour eux, je ne pensais pas avoir le temps d’écrire encore, d’autant plus que je passe mes soirées et mes jours libres à travailler pour eux.
Dans chaque classe, il y a plusieurs enfants aux yeux clairs et parfois des blondinets. Une petite fille ressemble beaucoup à moi au même âge….mais je n’avais pas, comme elle, de jolis nœuds de dentelle ornés d’un petit chat en plastique pour tenir ma couronne de nattes ! Dans l’école, beaucoup ont le teint très clair et je suis frappée du nombre de personnes vues ici qui passeraient inaperçues en France.
Elles sont parfois un peu basanées mais je n’ai pas vu un seul Noir ou métis.
Nous sommes à 250 kms du Caire, région déjà considérée comme la Haute-Egypte bien qu’encore dans le nord du pays. Les élèves appartiennent à une classe sociale plutôt aisée et les adolescents ont presque tous des téléphones portables qu’on leur supprime avant les cours.
Tony, mon pourvoyeur en chewing-gums à l’encens, me fait des déclarations insistantes pour rire par l’intermédiaire d’un jeune traducteur et de sa fiancée, une gentille rousse au teint d’Anglaise sans ascendance le justifiant…dont on croirait la petite sœur Irlandaise !.
Comme plusieurs jeunes Coptes qui me l’ont exprimé, il rêve de voyager ou de quitter l’Egypte musulmane. Ce chauve sympathique et plaisantin m’a même proposé le mariage ( !!!) bien que j’aie le double de son âge ! Je lui ai répondu qu’après avoir réussi à sauvegarder pendant si longtemps ma liberté, premier principe de la devise française, je n’allais pas à mon âge, aliéner mon indépendance ! Décidément, des offres de mariage à une septuagénaire, je ne m’y attendais pas… et pourtant…
Dès que la loi autorisant le mariage pour tous est passée, une amie marseillaise sans héritier, de dix ans mon aînée, ne doutant de rien, m’a très sérieusement aussitôt proposé par écrit de passer devant monsieur le maire. A l’idée de voir jeter des souvenirs auxquels elle est attachée, elle souhaitait que je recueille tous les objets qu’elle a rapportés de ses voyages aux quatre coins du monde…alors que je suis déjà assez encombrée de tous les miens. Et elle connaissait mal mes convictions !!!
Comme Tony ne dit pas un mot d’anglais mais a vécu neuf mois au Brésil, j’ai proposé qu’on échange en portugais mais il semble qu’il y ait vécu en milieu arabophone car il en sait encore moins que moi !
Dommage car il faut que je m’entraîne pour les prochaines escales en janvier au Brésil.
Grâce à lui et à ses traducteurs de fortune, j’ai passé plusieurs soirées sympas à beaucoup rire autour de la piscine. Il m’a offert en cadeau un porte-clés en forme de poisson sur lequel est écrit « Jésus ». J’ai appris qu’il y a un ticket d’entrée (0,60 euro, le prix de 3 stylobilles ici) pour accéder au « club » où les sièges et tables en bambou en piteux état de l’an dernier ont été remplacés par de solides fauteuils en plastique foncé imitation paille tressée d’un bel effet. C’est un havre de paix et de propreté dans cette ville et les familles viennent y pique-niquer et les amis se retrouver.
Je suis vraiment dans un joli décor même si l’entretien du matériel abimé laisse à désirer. Et cependant, il y a toujours des travaux : on vient de monter des échafaudages en bois le long de la façade du palais de l’évêque qui me semblait neuve. Par contre, l’échafaudage fait de bric et de broc avec des ficelles (comme les installations de scouts) me parait précaire. En ce moment, on vernit des tables rondes si grandes (plus de 2m50 de diamètre) qu’il est impossible d’en atteindre le milieu. Un soir, j’ai donné un coup de main pour montrer comment éviter les tapons de vernis que les « artistes » laissaient.
Comme nous approchons de Noël (célébré le 6 janvier par les Coptes), les décors kitch fabriqués en Chine fleurissent un peu partout : arbre de Noël surchargé de babioles et couronné d’un bonnet de père Noël, guirlandes et père Noël autocollants sur les vitres,…en plus des guirlandes lumineuses qui courent partout. Comme chez nous, quoi !
Hier, le jour de mon départ (j’écris dans l’avion du retour et je survole la Grèce entre la mer bleue parsemée de mini-îlots apparemment déserts et les sommets enneigés), un groupe de paysans âgés et pauvres étaient invités à une fête : bon déjeuner, chants qu’ils reprennent en chœur, goûter et distribution de cadeaux : vêtements, balais, ustensiles de cuisine et de ménage…qu’ils remportent dans des sacs et cartons portés sur la tête bien que souvent marchant péniblement, ils soient obligés de s’aider d’une canne.
Peu de couples, surtout des veuves habillées de noir et tête couverte d’un châle avec parfois une croix en métal, et des hommes dignes enturbannés et tous en djellabas. Je les avais photographiés l’an dernier lors de la même fête et j’avais demandé qu’on leur distribue à chacun sa photo, en laissant ce qu’il fallait pour les tirages. Hier, tout heureux, ils me reconnaissaient tous et me racontaient plein de choses que je regrette bien de n’avoir pu comprendre. Tous voulaient à nouveau être photographiés et j’ai de quoi faire une belle exposition de portraits de Coptes âgés ! En se voyant sur l’écran, ils étaient si contents qu’ils baisaient ma main ou…l’appareil de photo lui-même.
Revenons à l’école. Les jeux des enfants pendant les cours sont les règles en plastique souple qu’ils tordent dans tous les sens, les tiges internes des stylobilles qui servent de lance-boulettes de papier et les bracelets en élastiques dont certains que j’ai confisqués sont des serpentins de cinq mètres de longs, surtout appréciés des garçons de 8-10 ans.
L’indiscipline est grande : les enfants se balancent sur leurs chaises dont ils tombent ou qu’ils cassent, ils écrivent sur leurs pupitres au feutre indélébile, y font de la gravure sans qu’on leur fasse des remarques. Certains adolescents ne cessent de parler pendant tout le cours alors que d’autres essaient de suivre les explications. Les bureaux, souvent de tailles et de styles différents dans la même salle, ne sont jamais alignés mais installés dans tous les sens, certains le dos au tableau (…et on m’a demandé de ne rien changer). Alors les enfants ne voyant rien se déplacent sans arrêt.
La plupart ne sont pas assis correctement sur leur chaise : leur épais sac (pire qu’en France, encore plus gros) étant dans leur dos contre le dossier, il ne leur reste que dix cm pour s’asseoir. Ceux qui l’accrochent sur leur dossier ont des sièges déséquilibrés par le poids qui se renversent et ils doivent se lever souvent pour aller y prendre cahiers et crayons. Comme ce fouillis de tables en tous sens rend impossible de circuler entre les élèves pour corriger leur travail, ceux-ci apportent leurs cahiers au prof dans un beau chahut.
Mais, en commençant ce texte, je voulais d’abord vous parler d’une joyeuse fête a laquelle j’ai été autorisée à me rendre. En pleine semaine, un mardi, Emad, le prof de français chevronné, fêtait en famille les huit jours de son nouveau-né Karas dans sa maison dans un village proche de Samalout où une voiture de l’école m’a conduite. Quelques kilomètres d’autoroute neuve et voici le village constitué de plusieurs rues parallèles, en terre battue comme en ville. Celle où habite Emad est obstruée par le camion des ouvriers qui surélèvent la maison d’un voisin.
Celle d’Emad est aussi à plusieurs étages et fermée par une grille ouvragée. Le rez-de-chaussée est occupé par ses parents dont j’aperçois le salon aux murs de briques brutes plus ou moins cimentées et au canapé effondré ainsi que la cuisine rudimentaire avec un frigo. L’escalier, comme chez la famille de la directrice, est aussi laissé brut en attente de finitions qui ne se feront pas. Sur le palier, une grande affiche de Jésus grandeur nature nous accueille et je découvre l’appartement tout neuf du jeune couple.
On entre de plain-pied dans la salle-à-manger avec table et buffet-vitrine imposants, de lourdes chaises dont l’assise en tissu est tendue de plastique et un large espace où la famille semble apprécier de s’assoir par terre sur une natte. Dans le salon, il y a un ensemble de canapés neufs et confortables et dans la chambre, le lit en bois décoré est assorti à la coiffeuse. Le bébé qui n’a pas encore de lit partage celui de ses parents, enveloppé dans des couvertures. La salle de bain est carrelée et la cuisine est bien plus moderne que la mienne avec son plan de travail en marbre et sa série de jolis placards. La chambre d’enfant est peinte de couleurs pastel et des frises courent au bord des plafonds de toutes les pièces fraîchement peintes.
La réunion est très intime : les parents d’Emad qui ont à peine la cinquantaine, ses sœurs, l’une jeune mère de famille, l’autre âgée de 10 ans, les quatre sœurs de son père et des cousins germains. Quelques autres ne font que passer. Le père d’Emad est chargé de l’entretien d’un lycée, un cousin est peintre en bâtiment et son frère avocat. Comme tous les gens du village, cette famille cultive un lopin de terre où poussent des légumes.
Tandis que les tantes, assises sur le sol, enfilent sur une ficelle des graines de lupin et des pois chiches ramollis dans une bassine d’eau pour en faire des colliers qui seront offerts aux voisins, je visionne sur l’ordinateur d’Emad les films de ses fiançailles et de son mariage montés par un studio. Ils débutent avec des images de Jésus souriant ou en croix qui se mêlent à des cœurs avec photos des héros.
Pour le jeune marié, toute la fête se passe dans la rue devant la maison et tous les voisins y assistent. Les hommes seuls dansent avec des bâtons tandis que chez la jeune femme, les femmes se retrouvent entre elles. Les somptueuses robes de fiançailles et de mariage sont louées et les fiançailles se déroulent aussi dans la rue où on a installé une estrade, deux fauteuils et un dais au-dessus des fiancés qui assistent aux danses autour d’un plat de …henné ! Une arche décorée est enflammée et le jeune couple la franchit. C’est aussi ensemble qu’ils entrent dans l’église où ils sont couverts de courtes capes blanches brodées et reçoivent une couronne pour la cérémonie avec le prêtre qui sert aussi de mariage civil. Emad et Irène se sont rencontrés par Face book par lequel elle cherchait un professeur !
Nous avons déjeuné en plusieurs services autour de la table dans de la vaisselle en métal tandis que la porcelaine restait dans la vitrine, eux avec la main dans des plats collectifs, moi avec des couverts et mes assiettes personnelles. J’ai retrouvé le riz au vermicelle de mon quotidien agrémenté des pommes de terre du jardin et de poulet. Vers 16h on m’a proposé du riz au lait. Les Egyptiens consomment à chaque repas du riz.
Puis nous avons dansé sur des rythmes orientaux, je dis « nous » mais je manque d’entraînement pour la danse du ventre que les jeunes femmes exécutaient avec brio tandis qu’une joyeuse tante rebondie me donnait des leçons. Ce fut très gai car chacun voulait danser avec moi. A défait de progrès, je les ai fait bien rire. Le ridicule ne tue pas.
Grâce à Emad comme interprète, j’ai questionné les tantes, toutes ayant la tête enveloppée de voiles noirs et habillées de longues jupes sur des pantalons ou collants. J’ai noté que les femmes coptes ne montrent ni leurs bras ni leurs jambes, toujours en pantalon pour les moins de 50 ans et en jupe longue comme les musulmanes pour les plus âgées. Deux tantes d’Emad, entre 50 et 60 ans, ont été mariées à 12 ans, une autre à 14 ans. Le mari de l’une d’elles avait 16 ans, l’autre 22 ans. Une était maman à 13 ans. La cousine d’Emad attend son second bébé à 20 ans. Mais tout change et la génération actuelle n’est plus du tout tributaire de ses parents pour le choix du conjoint.
Après la danse, nous sommes passés à des rites. Le petit Karas est de bonne composition et n’a fait que dormir sans aucun pleur et pourtant il a été bien transbahuté. D’abord on a rempli une corbeille plate de cacahouètes et de bonbons sur lesquels on l’a déposé avant de secouer fortement la corbeille et le bébé dessus pour qu’il s’imprègne de la douceur des sucreries tandis que l’on agitait bruyamment un pilon dans un mortier en métal, de quoi réveiller un loir. Juste avant, une tante lui avait fardé ses paupières fermées de khôl noir, ce qui lui donnait l’air d’un pharaon.
Ensuite sa maman a dû tourner autour de la corbeille et enjamber quatre fois le nourrisson. Puis la corbeille portée à bout de bras, le bébé a participé aux danses, trimbalé dans tous les sens sans broncher. Après avoir fait tourner une coupe qui contenait un mélange de graines : blé, millet, maïs…,
on l’en a aspergé et le sol en était jonché. Puis on a donné aux invités des cornets remplis de pop-corn accompagné de quelques bonbons et cacahouètes et d’une carte faire-part décorée de bébés blonds. Deux énormes paniers de cornets attendaient d’être distribués dans la chambre du bébé encore vide.
Après cette sympathique journée dans une ambiance familiale, chaleureuse et bon enfant, vers 17 h Emad m’a raccompagnée en tuc-tuc. Nous sommes passés devant la gendarmerie en ruine après l’attaque des frères musulmans qui l’incendièrent en août 2013 faisant plusieurs morts. Dans la ville, des vaches et des ânes rentraient au bercail en soulevant la poussière au milieu de la circulation et les tas de détritus encombraient les bordures de chaussées en terre battue.
Samalout où j’habite est une petite ville qui a défrayé la chronique au point de susciter des articles dans « Le monde » parisien à deux reprises en 2015. Les carrefours principaux des rues poussiéreuses sont ornés chacun d’une tête géante de Néfertiti en plâtre coloré et un nouvel exemplaire fut inauguré en juillet. Cette copie était si laide que les habitants se sont révoltés et il a fallu la détruire, ce qui a alimenté des articles dans la presse jusqu’en France…avec photo ! A ce jour les carrioles et les tuc-tucs tournent donc autour d’un socle de pierres…en attente d’une plus belle effigie.
Mais l’évènement le plus grave, ce fut d’abord le massacre des jeunes Coptes décapités en Lybie en février : ils étaient tous originaires de cette ville ou des environs et leurs funérailles eurent lieu à la cathédrale de ce complexe. Plusieurs élèves de l’école sont des orphelins de cette tuerie et un des employés y a perdu deux de ses frères.
Un dimanche, j’ai aperçu dans la cour de l’école un rassemblement de jeunes enfants de 8 à 12 ans encadrés par des scouts. Ceux-ci font souvent le service d’ordre à l’entrée de la cathédrale ou lors de manifestations au club surveillant les bords de la piscine. Ce jour-là, ils organisaient une réunion pour les jeunes candidats au scoutisme et les scouts en grand uniforme couvert d’insignes les accompagnèrent au pas cadencé dans la grande salle de théâtre de l’école qui était plus que remplie, les scouts aînés faisant des doubles haies dans les escaliers. A ma grande surprise, l’évêque en personne est arrivé avec sa crosse, sa grande croix pectorale, sa belle barbe blanche et son bonnet orné de petites croix brodées (mais pas le turban habituel ni la mitre que revêt le prêtre pendant l’office).
Il a fait un petit discours, puis on a projeté une vidéo sur les réalisations des scouts et plusieurs enfants se sont exprimés au micro, semble-t-il pour dire leurs convictions.
On a apporté solennellement des drapeaux au son de tambours, fait le geste scout, pousser des cris genre «Baghera » à plusieurs reprises. Ensuite l’évêque a remis des diplômes qu’il venant de signer et   des coupes dorées de toutes tailles, enrubannées et surmontées de son effigie à des chefs scouts, garçons et filles, qui venaient les chercher sur l’estrade en baisant la main de l’évêque et en s’esquivant vite. Finalement j’ai quitté la salle pour aller déjeuner à 15h. J’avais oublié l’heure !
Ma dernière découverte dans mon complexe est une boulangerie-pâtisserie d’où proviennent les bons pains au lait frais qui me sont servis et que je préfère au pain local, une galette souple légèrement cuite directement sur le feu avec traces de brulé.
On y confectionne de superbes gâteaux aux décors artistiques dessinés au chocolat fondu et ornés de fruits astucieusement découpés et présentés en forme d’animal ou autre. On y prépare des biscuits sablés, des tartes, des gâteaux individuels orientaux et occidentaux, des croissants couverts de miel, des pains au sésame. Voir la camionnette pleine prête à livrer toutes ces merveilles donne l’eau à la bouche et on m’y a gentiment fait goûter.
J’ai aussi été conviée à l’anniversaire de Shery, la fillette de six ans de la sympathique directrice des études de l’école de langues, une musulmane parlant bien anglais. Cela avait lieu pendant une récréation dans la classe et ses professeurs étaient conviés. Un splendide gâteau avec l’effigie de l’enfant imprimée sur la crème était entouré d’assiettes en forme de cœur. L’enfant a été couverte de cadeaux mais, je ne sais pourquoi, boudait dans son coin et refusait de sourire au photographe ! Ses petits compagnons mangeant debout étaient tout barbouillés de crème fouettée.
Et ma chronique égyptienne 2015 se termine sur cette note souriante.
Je suis bien contente d’avoir pu la terminer dans l’avion. J’espère que vous avez eu l’impression de vous trouver en Egypte avec moi. Je ne sais pas si j’y retournerai bien qu’une coupure dans la vie parisienne ne m’ennuie pas et que les volontaires y fassent du bon travail. Maintenant, nous avons laissé tous les outils pour que les professeurs de français deviennent efficaces. C’est à eux de s’en servir au mieux. Alors on verra.
Inch’Allah !

Chantal Barre

           décembre 2015             

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